5 Tapisseries Historiques Célèbres Qui Tissent Des Histoires Détaillées

Tapisseries célèbres

“Tenture de l'Apocalypse” (détail) (Photo : CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons)

L’une des plus anciennes formes d’art textile, la tapisserie, est un métier de premier plan de la seconde moitié du XIVe siècle à la fin du XVIIIe siècle. En Europe, la période a vu la production de grandes tapisseries murales qui étaient généralement détenues par les figures royales et les membres de l'élite. Les rois, les reines et les aristocrates les utilisaient souvent pour décorer les espaces intérieurs et publics afin de montrer leur richesse. Henry VIII, par exemple, avait environ 2000 tapisseries accrochées dans ses divers palais.

Une tapisserie est créée en tissant des fils de trame colorés à travers des fils de chaîne unis. En utilisant de la laine ou de la soie, le tisserand construit des blocs de couleur dans un ordre spécifique pour créer des motifs et des images. La technique complexe permet au fabricant de créer des tapisseries qui illustrent des scènes colorées. De nombreuses tapisseries célèbres de l’histoire relatent des histoires de la Bible et de la mythologie, tandis que d’autres dépeignent des scènes d’événements significatifs de la vie réelle. Lisez la suite pour découvrir cinq tapisseries de l’histoire qui contiennent des récits fascinants, racontés avec du fil.

Découvrez les histoires complexes qui se cachent derrière ces cinq célèbres tapisseries.

 

Tenture de l'Apocalypse

Tenture de l'Apocalypse

La “Tenture de l'Apocalypse” 1377-1382 (Photo : CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)

La Tenture de l’Apocalypse a été tissée à Paris entre 1377 et 1382. Commandée par Louis Ier, duc d’Anjou, elle retrace l’histoire de l’Apocalypse, tirée de l’Apocalypse de saint Jean le Divin. La tapisserie de 140 mètres de long et de six mètres de haut présente environ 90 scènes tissées en fil coloré étalé sur six panneaux. Un artiste flamand du nom de Jean Bondol a produit les croquis de départ.

Bien que le thème de l’apocalypse soit quelque peu sombre, la tapisserie affiche en fait un message positif. Au XIVe siècle, l’apocalypse était une histoire populaire et se concentrait sur les aspects héroïques de la dernière confrontation entre les anges et les bêtes. Beaucoup de scènes dans cette tapisserie dépeignent la destruction et la mort, mais la conception se termine par une fin heureuse, le bien triomphant sur le mal.

On ne sait pas comment Louis I a exposé la tapisserie, mais certains historiens croient qu’elle était exposée publiquement, à l’extérieur. La Tenture de l’Apocalypse se trouve aujourd’hui au château d’Angers, dans le centre-ouest de la France.

 

La Chasse à la licorne

The Unicorn Defending Himself Tapestry

“La licorne se défend.” de la série “La Chasse à la licorne”, 1495–1505 (Photo : Domaine Public, via Wikimedia Commons)

La Chasse à la licorne est une série de sept tapisseries réalisées à Paris au XVIe siècle. Tissées à partir de laine teintée naturelle, de fil métallique et de soie, les tapisseries présentent une variété de teintes vives et de beaux détails.

La conception textile élaborée dépeint un groupe d’hommes de haut rang chassant une licorne, dans un paysage français idéalisé. Chaque tapisserie illustre un moment différent de la poursuite, de la première tapisserie, “Les chasseurs entrent dans le bois” à la dernière, “La licorne est retenue en captivité et n'est plus morte”. Il existe un certain nombre de théories sur le symbolisme de la série, mais certains savants chrétiens croient que la licorne représente le Christ et la chasse représente sa crucifixion.

Les tapisseries de La Chasse à la licorne sont actuellement conservées au The Met Cloisters Museum de New York.

 

La Dame à la licorne

La Dame à la licorne

“La Dame à la licorne” 1484-1500 (Photo : Domaine Public, via Wikimedia Commons)

La licorne mystique était un motif commun dans les tapisseries historiques, mais contrairement à la précédente série La chasse à la licorne, cette collection en six parties présente un récit plus paisible.

La série La Dame à la licorne a été conçue à Paris et tissée en Flandre vers 1500. Tissée à partir de laine et de soie dans le style mille-fleurs, la série est souvent considérée comme l’une des plus grandes œuvres d’art européennes du Moyen Âge.

Chacune des six tapisseries comporte une femme noble avec la licorne sur sa gauche et un lion sur sa droite (certaines incluent également un singe dans la scène). Il est communément admis que cinq des tapisseries représentent les cinq sens — le toucher, le goût, l’odorat, l’ouïe et la vue —, tandis que la sixième représente l’amour ou le désir. Sur Le Toucher, la main de la dame touche la corne de la licorne ; sur Le Goût, un oiseau mange une dragée ; dans L'Odorat, le singe renifle une fleur ; dans L'Ouïe, les animaux écoutent de la musique ; et dans La Vue, la licorne se regarde dans un miroir. Dans la tapisserie finale, la femme dépose (ou ramasse) un collier dans une boîte, que certains croient représenter le désir.

Anecdote : les six tapisseries recouvraient les murs de la salle commune Gryffondor de la série de films Harry Potter. L’ensemble est aujourd’hui exposé au Musée de Cluny à Paris.

 

La tapisserie de Bayeux

La Tapisserie de Bayeux

“La tapisserie de Bayeux” (détail), c. 1051-1099 (Photo : Domaine Public, via Wikimedia Commons)

Bien qu’appelée la tapisserie de Bayeux, cette pièce emblématique de l’art textile n'a pas été tissée (comme les tapisseries traditionnelles), mais brodée. Mesurant 70 mètres de long et 49,5 centimètres de large, elle présente une riche représentation de la conquête normande de l’Angleterre en 1066 avec 58 scènes différentes.

Elle commence par le voyage en Normandie en 1064. Le Roi Edouard Le Confesseur s'entretient avec Harold, comte de Wessex, qui part ensuite pour son domaine familial dans le Sussex avec ses chiens de chasse. Bien que le panneau de fin de la broderie soit manquant et demeure un mystère, l’extrémité existante du tissu montre les Anglo-Saxons fuyant à la fin de la bataille de Hastings en Octobre 1066.

La tapisserie de Bayeux fut probablement commandée par Odon de Conteville, évêque de Bayeux et demi-frère de Guillaume,
pour décorer la nouvelle cathédrale de Bayeux au XIe siècle. Aujourd’hui, elle fournit encore une représentation fascinante et précise du Moyen Âge. En plus de présenter des informations visuelles sur les objets militaires (comme les armes et les armures), elle donne également des détails sur la vie quotidienne à l’époque. Heureusement, la pièce a survécu à la Révolution française et à l’occupation nazie. Elle est conservé au Musée de la Tapisserie de Bayeux, en Normandie.

 

Les tapisseries de chasse du Devonshire – La chasse au verrat et à l'ours

Les tapisseries de chasse du Devonshire

“Les tapisseries de chasse du Devonshire – La chasse au verrat et à l'ours” 1430-1450 (Photo : Domaine Public, via Wikimedia Commons)

Les tapisseries de chasse du Devonshire sont un ensemble de quatre très grandes tapisseries réalisées entre 1430 et 1450 à Arras, en Artois. Chacune mesure environ 3 mètres de large et représente des hommes et des femmes du début du XVe siècle en costume élaboré, chassant des animaux de la forêt tels que des sangliers, des ours, des cygnes, des loutres et des cerfs.

Les œuvres de près de 600 ans sont les seules grandes tapisseries de chasse du XVe siècle toujours en existence. Elles appartenaient à la famille Devonshire et ont été exposés dans leur propriété, Chatsworth House en Angleterre pendant plus de 500 ans, avant d’être attribuées au Victoria and Albert Museum de Londres. Cependant, il a été récemment annoncé que deux des tapisseries retourneront prochainement à Chatsworth House. L’actuel duc de Devonshire a déclaré que c’était “un grand privilège” de les revoir.

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Alexia Allard

Alexia Allard est rédactrice collaboratrice pour My Modern Met et traductrice à Londres. On peut souvent la trouver en train de restaurer des meubles anciens, flâner dans les brocantes, ou visiter les monuments historiques anglais.
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